La deuxième conférence du laboratoire Français de Gemmologie a fait salle comble le 7 novembre 2011 dans les locaux de l’Union BJOP.
Après les perles, le LFG avait choisi comme sujet les saphirs du Cachemire, et c’est Franck Notari, directeur du laboratoire GemTechLab, qui a présenté les enjeux et les difficultés de l’identification de l’origine géographique des gemmes et plus particulièrement des saphirs du Cachemire.
En première partie, Aurélien Delaunay a présenté les « Gem’Actus » ; les dernières nouveautés en matière de gemmologie et les cas exceptionnels soumis au laboratoire :
Pour la deuxième partie, Franck Notari a d’abord rappelé quelques règles en matière de statistiques, par exemple, que la composition d’une population est répartie sous la forme d’une gaussienne. Ceci pour expliquer qu’une majorité des individus d’une population présente les mêmes caractéristiques, mais qu’une autre partie, non négligeable, peu s’extraire de ces caractéristiques.
Aussi, dans le domaine des recherches d’origines, il n’est pas rare de se retrouver confronté à des individus ne présentant aucune caractéristique du lieu d’extraction. Les différents domaines étudiés pour la recherche d’origine des saphirs du Cachemire sont la chimie, les propriétés otiques, les propriétés physiques, et les caractéristiques de la paragénèse.
Franck Notari a expliqué par exemple la possibilité d’un processus de cristallisation en deux phases, la deuxième intervenant après dissolution partielle de la première. Il a présenté les minéraux rencontrés habituellement et inhabituellement dans les ces saphirs : pargasite, tourmaline, grenat, zircon (plutôt prismatiques), biotite, hématite, pléonaste, allanite, série urano-thorianite, plagioclases (souvent corrodés), et aussi la paragonite. Il a développé de nombreux éléments scientifiques, comme par exemple la possibilité de l’existence de certaines caractéristiques de traitements thermiques en spectrométrie infra-rouge, bien que généralement les saphirs du Cachemire ne soient pas chauffés.
Cette intervention a suscité de nombreuses réactions parmi l’assistance, notamment des questions sur les enjeux et l’importance de ces études d’origines. A ces questions, Franck Notari a répondu que les raisons étaient culturelles et historiques, et que les provenances étaient aujourd’hui ancrées dans l’inconscient collectif de la population. Certains auditeurs évoquant même l’idée de créer un « type cachemire » comme il existe présentement un « type Paraïba » ou « type Santa Maria ».
Ces discussions se sont poursuivies autour d’un cocktail, apprécié de tous.