Les caractéristiques chimiques et les inclusions sont des indicateurs incontournables, retraçant l’environnement géologique et géographique dans lequel les pierres se sont formées.
Les émeraudes colombiennes, issues principalement des gisements de Muzo, Chivor et Coscuez, sont riches en vanadium et en chrome, donnant ainsi à ce béryl ce vert saturé et vif qui lui est si particulier et très recherché. Leur formation hydrothermale dans des schistes noirs induit des inclusions typiques, notamment des inclusions fluides triphasées (liquide, gaz et cristal) ou des inclusions cristallines (albites, pyrite, calcite), ou encore l’effet « Gota de Aceite ».
Quant aux émeraudes zambiennes, extraites notamment des gisements de la région Kafubu, proviennent de formations métamorphiques liées à l’intrusion de roches pegmatitiques. Leur composition chimique montre une teneur plus élevée en fer que les émeraudes de Colombie, ce qui explique leur teinte verte plus foncée, bleutée. Les émeraudes de Zambie présentent également des inclusions fluides biphasées, ou des inclusions de cristaux tels que des amphiboles, de l’ilménite ou des micas.
Au Laboratoire, l’observation des inclusions couplée à l’analyse spectroscopique (FTIR, absorption UV-Vis-NIR) et chimique (EDXRF) permettent de différencier les origines géographiques.