NOS ACTUS – CONFERENCES
11ème conférence du LFG
A l’occasion de sa 11ème conférence qui s’est déroulée le mardi 7 juillet 2015, le Laboratoire Français de Gemmologie (LFG) a reçu Eloïse Gaillou, conservatrice adjointe au musée de minéralogie de l’Ecole des Mines Paritech pour présenter l’un de ses sujets de recherche : les diamants bleus. La salle de conférence de l’Union Française de la Bijouterie au 58 rue du Louvre a accueillit de nombreux gemmologues professionnels et des amoureux des gemmes.
Alexandre Droux, responsable du département pierres de couleur au LFG, a effectué un exposé sur les pierres exceptionnelles analysées et les traitements et synthèses réalisés au laboratoire : danburite jaune pure de plus de 60 carats, perle de conque rose de 20 carats environ, perle fine d’haliotis de 90 carats. Il a poursuivi avec les émeraudes provenant d’Afghanistan qui ont des propriétés très proches de celles provenant de Colombie. L’observation des inclusions fluides, l’analyse en spectrométrie UV-Visible et en chimie, avec une présence en fer très supérieure aux émeraudes de Colombie, permet de les distinguer les unes des autres. Enfin, il a également évoqué les travaux sur l’origine des tsavorites menés par M. Feneyrol et ceux sur l’origine des chrysobéryls ménés par M. Schmetzer. En ce qui concerne les traitements et synthèses, le LFG a récemment analysé un bracelet en jade jadéite de type jade-B+C, avec une teinture et imprégnation de polymère. Des béryls verts traités par irradiation ainsi que des moissanites synthétiques brunes de dimensions importantes ont aussi pu être observés au laboratoire.
Eloïse Gaillou a ensuite pris la parole pour parler des diamants bleus et plus particulièrement du Hope, ancien diamant bleu de la couronne de France. Après nous avoir raconté l’histoire du Hope, notamment sa découverte par Jean-Baptiste Tavernier, elle a rappelé la légende « maudite » de la pierre : tous les détenteurs successifs de ce diamant exceptionnel aujourd’hui exposé au Smithonian Institute de Washington auraient connus des événements malheureux ou auraient eut une fin tragique. Eloïse Gaillou a pu également lors de son post-doctorat analyser de nombreux diamants bleus comme le Wittelsbach ou le Blue Moon. Elle a ainsi pu établir que la concentration en bore dans ces diamants de type IIb était importante, avec des teneurs bien supérieures à celles déjà détectées. Elle aussi pu mettre en évidence que la teneur en bore n’était pas homogène dans toute la pierre et pouvait varier énormément. Elle nous a aussi présenté son travail de comparaison entre le Wittelsbach et le Hope pour prouver qu’ils ne proviennent pas du même brut.
Après cette conférence richement illustrée, Olivier Segura, directeur du LFG a rappelé les prochaines dates de formation sur le diamant et a invité l’assemblée à partager un moment de convivialité autour d’un cocktail.